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Les étoiles musicales

Je n'ai sans doute jamais entendu de musique avant Mozart. Ma famille n'était pas musicienne, personne ne jouait d'un instrument. Mais tous chantaient, assez bien d'ailleurs, et nous allions au music-hall entendre Piaf, Brassens, Trenet, Bécaud, Aznavour et Montand. Parfois on passait un disque, Une nuit sur le Mont-Chauve , L'amour sorcier , le deuxième concerto pour piano de Rachmaninov. C'est à quinze ans que j'ai appris à écouter Don Giovanni , en commençant par le festin fatal. Il m'a fallu deux ou trois semaines pour m'acclimater au genre outré, contre-nature, de l'opéra. Après, ce fut pour la vie. Les livrets de Lorenzo Da Ponte ruinèrent à jamais le peu d'espagnol que je savais, sans pour autant m'enseigner l'italien, et Mozart prit possession de moi au-delà même de la joie musicale, comme une couleur, une grâce, une angoisse ailée, une perversité absoute aussitôt qu'esquissée. Ni divin, ni angélique, le roué Mozart, un prince du déséquilibre triomphant, un diable courant sur un lac gelé, sur la glace de plus en plus fine. À vrai dire, je ne me suis jamais soucié d'en aimer un autre.
Mozart

Monk

Bartok

Argerich

Rachmaninov
Il y eut des années Bartok, à l'adolescence, et des années Thélonious Monk. Mais très vite le rock prit toute la place que Mozart n'occupait pas. Peu de gens de ma génération ont pu ignorer le rock, il était partout. Je me méfie des docteurs dans cette discipline (sauf Greil Marcus et Nik Cohn), de ceux qui dissertent sur les périodes du rock, le pur et dur, le vrai et le faux, la décadence, les mérites comparés des années 60, 70, 80, etc.
Cette vague de fond a secoué la Terre entière, a fait sortir les gens dans la rue, soulevé nos existences pendant des décennies comme aucun phénomène musical auparavant et elle continue de le faire (sinon appuyez à nouveau sur la touche Replay ). Qu'on le veuille ou non, la saveur, la sensualité, le bruit du monde ont changé lorsqu'un musicien s'avisa d'électrifier sa guitare. Pas de liste donc. Les Beatles, les Stones, Pink Floyd, Led Zep ou Bowie, ils sont tous mes frères d'armes, mes compagnons de larmes, mes saints protecteurs, tous au Paradis.

 



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