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Passage de la Main d'Or

Roman, édition du Seuil, 1980

Rochel Foster, metteur en scène de cinéma d'âge mûr, figure sombre et démiurgique à la Orson Welles, est enlevé dans une rue de Paris par un petit groupe de « terroristes » nommé Mañana, dirigé par un certain Sabazio. On espère obtenir de son entourage une rançon, objectif peu réaliste aux yeux de Rochel qui sait ce que coûte un cinéaste comme lui et n'a que peu d'illusions sur la bonté du genre humain.   Par ailleurs, il croit reconnaître en Sabazio un individu qu'il a croisé autrefois lors d'un tournage au Pérou, et parallèlement il s'éprend de la jeune femme qui s'occupe de lui dans sa réclusion provisoire, la brune Soledad. Peu à peu, il reçoit d'elle tous les soins désirés, perd du poids, se sent rajeunir, passe du côté de ses ravisseurs et ne souhaite plus du tout être retrouvé par les siens. Cependant, Rochel a un frère jumeau qui n'a pas renoncé à le retrouver et qui lui ressemble, tel qu'on l'a vu avant sa disparition...

Ce que j'en pense aujourd'hui  :

Ce roman policier mal fagoté contient nombre d'invraisemblances, comme les meilleures réussites dans ce genre, sans en être une pour autant. Il me plaît encore aujourd'hui par certains aspects exagérément noirs, d'un baroque comique : la personnalité du héros, le quartier lugubre du faubourg Saint-Antoine et du passage de la Main d'Or (à l'époque où je le décrivis, il était obscur, sans théâtre, et fort loin d'être à la mode), l'absurdité des sous-titrages au cinéma, la beauté de la salle du Ranelagh... Je note une référence fugitive au Pérou (déjà dans Vaulascar , un épisode de l'enfance d'Aventurine s'y déroulait et l'un des personnages s'appelait Lima), visité pour la première fois en 1977.

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