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Mon ami Pierrot

Roman, éditions du Seuil, 1993

Résumé :

C'est un peu abusivement que j'ai laissé le mot « roman » sous le titre de ce livre qui tient plus du récit autobiographique et sans déguisement. Il traite de la vieillesse et de la mort de   mon père, tué lentement par un cancer en 1992. Au-delà de la déchéance physique d'un homme aimé et craint, il s'agit des relations difficiles d'un père et d'un fils, du rendez-vous manqué entre eux, à l'adolescence du fils ; de la naissance chez le fils d'une vocation d'écrivain, loin des sentiers battus par le père, et de toute rivalité avec lui. De l'angoisse pour le fils d'avancer ainsi à la fois dans une lignée familiale et en terre inconnue.

mon père à cheval à l'age de 12 ans

Ce que j'en pense aujourd'hui

Mon ami Pierrot , clin d'oeil à Queneau et renvoi à une vieille chanson française pas si gaie qu'on ne le croit, est le seul de mes livres où j'assume vraiment la position de la première personne du singulier. C'est moi qui raconte, c'est mon père, ma famille, etc. Rien n'est plus banal que ce chagrin et ce deuil, sans doute, et rien n'est aussi unique pour chacun. Dans le cas présent, il me semblait nécessaire de revenir sur cette période complexe de l'enfance vue comme « préface à la vie d'écrivain », déjà amorcée dans Naissance d'une passion  : naît-on écrivain ? Comment le devient-on ? Qu'est-ce qui pousse tel ou telle à cette activité solitaire qui sera peut-être à l'avenir, comme on nous le prédit, aussi obsolète que celle des rempailleurs de chaises (quoique j'en doute fort) ? Rétrospectivement, je m'interroge sur le fait que je n'ai pas consacré un livre équivalent à ma mère, décédée cinq ans plus tôt. Le problème de l'identification ne se posait pas avec elle, certes, mais l'importance de son rôle fut aussi déterminante que celle de mon père. Je ne pourrai pas toujours reporter au lendemain l'étude du mystère maternel.

MB © 2005 - braudeau@aol.com