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L'amazone

Roman, éditions du Seuil, 1966

Résumé :

Le narrateur est invité par un ami, Elsen, à lui rendre visite dans son domaine à la campagne. Conduit par une cheval aveugle, de la gare chez Elsen, il pénètre dans un rosier géant où la demeure d'Elsen est dissimulée. Plongé dans une sorte de malaise hypnotique par l'architecture du lieu, le narrateur croit entendre dans la nuit les éclats d'une dispute entre son hôte et une jeune femme blonde qu'il a aperçue montant un étalon en amazone. Le lendemain Elsen lui laisse entrevoir une part de son secret : sa maison est construite en longueur sur des rails et roule parfois jusqu'au bord d'un précipice pour s'accoupler avec une statue de femme sans tête sculptée sur le flanc de la montagne en face. Une démonstration du mécanisme entraîne la chute de la maison et de son propriétaire et le narrateur repart avec l'énigme de l'amazone en tête.

La critique  :

Les nouvelles publiées jusqu'alors par Jean Cayrol dans sa revue Ecrire furent en 66 séparées en fascicules distincts, à tort ou à raison. Je ne me souviens que d'une critique, de Gilles Plazy, intitulée Un jeune maître , invoquant à mon sujet le patronage d'André Pieyre de Mandiargues, que j'admirais beaucoup en effet et dont j'ignorais qu'il serait bientôt mon voisin, spectre distingué et noblement distrait, entre la rue de Sévigné et la Place des Vosges.

Ce que j'en pense aujourd'hui  :

Ecrite en une semaine à Cabris, cette nouvelle d'une soixantaine de pages est née d'un moment de rêverie pendant les révisions d'un examen de droit (le droit mène à tout). Un ami   l'a fait lire à Jean Cayrol sans m'en parler et ce dernier m'a envoyé un télégramme qui a précipité le cours de ma vie. J'ai reçu grâce à lui une sorte de « permis d'écrire », de brevet, à vingt ans. En l'occurrence, mon grand-père m'a dispensé d'assister aux funérailles de ma grand-mère, ce qui valait pour une deuxième reconnaissance. Je ne peux donc que me louer de cette première publication. L'Amazone est un récit onirique d'une forme très classique où il me serait aisé de trouver en germe bon nombre de thèmes qui se développeront dans d'autres livres, à commencer par la toute-puissance féminine et manipulatrice des maisons sur ceux croient les construire et les habiter alors qu'ils sont habités et hantés par elles.

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